J'ACCUSE
DU 15 AU 19 AVRIL 2024
Tirer la sourde oreille
Les dirigeants sont sourds, ils défendent l'ordre établi (et il n'est pire sourd que celui qui ne veut entendre). Les gens ordinaires sont sourds, enkystés dans des habitudes et trop las pour s'en défaire. Les vieux sont sourds, normal, c'est la vieillesse. Les jeunes sont sourds, évidemment, ils ont d'autres chats à fouetter. Les quadras sont sourds, ils sont en crise… Bref, la surdité n'épargne personne.
Il faut donc crier pour se faire entendre, mais pas crier dans le désert…
Comment tirer l'oreille des indifférents?
Crier juste
À quelles conditions un cri de colère est-il entendu? Que faut-il de rage, ou d'inouï, d'incongru, d'impérieux ou au contraire de tragiquement humble pour que les mots perforent l'épais bouclier qui nous protège d'un monde en perpétuelle mutation, lequel nous contraint à remettre nos certitudes en cause, à réfléchir sans cesse, à ne rien tenir pour acquis?
Les défenses que nous élaborons pour être tranquille sont considérables, et l'effort pour les surmonter par un discours est à la mesure.
À travers des exemples historiques permettant d'analyser quel type de langage, dans quel contexte, a été entendu ; à travers des contre-exemples de discours – parfois justes sur le fond – inaudibles, avec des exemples contemporains de vidéos virales ou de textes emblématiques, chacun au cours de ce stage élaborera ses stratégies.
Nous nous interrogerons sur la langue de bois, le langage orwellien, le storytelling et le mensonge, la fabrication des vérités alternatives et la notion de "sincérité".
Nous explorerons les stratégies du détour : l'humour (noir), le sketch, le happening, la poésie.
​
DÉROULEMENT DE L'ATELIER
POUR COMMENCER
Le dimanche soir, un apéro dînatoire dont notre amie Paule, qui cuisine pour vous, a le secret, nous permet de faire connaissance en évitant le compassé tour de table. Instruite de vos parcours et désirs, je vous fais le lendemain matin une première proposition, et l'après-midi une deuxième, qui tient compte des lectures, et ainsi de suite.
Chaque stage est "cousu main", sur mesure, ajusté "au petit poil".
C'est la coquetterie de la maison.
Les légumes sont du jardin. La piscine chez les truites. Le temps élastique. Rien ne compte que l'écriture, et le bien-être.
ÉCRIRE
Venir en stage à la maison de l'écriture de Bédarieux, c'est s'installer dans un temps qui n'est ni celui du quotidien ni celui des pendules, même si nous nous efforçons de respecter les créneaux dédiés aux repas. Une horloge mystérieuse se met en place dès le premier jour et rythme la vie du groupe. Elle règle le temps d'écriture et des lectures (et des baignades dans l'Orb).
Les propositions d'écriture se modulent au fil des questions, des ouvertures, des bifurcations imprimées par le groupe au moment des lectures, en particulier. L'échange autour des textes est en effet un temps de travail intense, où des questions essentielles à l'écriture se formulent.
On ne vit jamais deux fois le même stage parce qu'aucun stage, y compris sous le même intitulé, ne ressemble à l'autre.